Des principes directeurs tirés des leçons apprises guident le Centre Shika
Le deuxième principe qui nous guide est que nous visons la viabilité à long terme. Cela signifie patience, cela signifie planifier, cela signifie un personnel de l’organisation qui embrasse pleinement la proposition que ce que nous faisons comme membres est avant tout pour la postérité.
Le troisième principe est que l’organisation est focalisée sur la prospérité des Burundo-Canadien(ne)s au Canada. Les questions concernant le Burundi ne font en aucun cas partie du mandat de l’organisation à l’exception d’encourager le Canada à accepter plus d’immigrants d’origine burundaise et d’appuyer leur intégration au Canada. Notre scène est le Canada et non le Burundi.
Une direction très claire
Le travail du Centre Shika est encré dans une vision et une mission avec des objectifs précis et des valeurs qui font de Shika un centre d’excellence
Ensemble pour l’intégration et le développement
Développer et offrir des programmes fondés sur les besoins des Burundo-Canadien.ne.s pour doter les membres des moyens, outils, valeurs, attitudes et habiletés essentiels à leur intégration et épanouissement.
1. Contribuer à l’intégration effective et intégrale des canadien(nes) d’origine
burundaise à la société canadienne ;
2. Offrir un cadre d’accueil et d’encadrement pour les immigrants et réfugiés
d’origine burundaise ;
3. Favoriser le développement et l’encadrement professionnel et associatif des
canadien(nes) d’origine burundaise;
4. Favoriser au sein de la jeunesse une identité forte et équilibrée entre le pays
d’origine et le pays d’accueil et appuyer les initiatives des jeunes;
5. Créer le sens du bénévolat au sein des canadien(ne)s d’origine burundaise ;
6. Encourager et reconnaître les talents des canadien(ne)s d’origine
burundaise ;
7. Encourager et soutenir le développement socio-économique des
canadien(ne)s d’origine burundaise ;
8. Promouvoir et reconnaître la contribution des femmes au développement
des canadien(nes) d’origine burundaise;
9. Renforcer les liens entre les canadien(ne)s d’origine burundaise;
10. Promouvoir la solidarité et l’entente
1. L’inclusion.
2. La transparence.
3. Le leadership.
4. L’excellence.
5. L’engagement communautaire.
6. La transparence.
7. Le respect.
8. L’approche transversale de l’égalité.
Vous venez de créer Shika pour servir les Burundo-canadien(e)s, que savons-nous de cette communauté ?
Les données de l’immigration canadienne permettent de construire une image assez précise des Burundo-canadien(e)s.
En 1967, les dossiers d’immigration du Canada montrent l’arrivée au Canada de deux personnes qui avaient déclaré le Burundi comme leur pays de résidence permanente. Ces personnes n’ont pas déclaré qu’elles étaient d’origine Burundaise. Il en fut de même pour trois et quatre personnes qui arrivèrent au Canada en 1968 et 1969. Il est possible que ce soit des Rwandais longtemps réfugiés au Burundi qui vinrent s’installer au Canada.
C’est en 1974 que, pour la première fois, Immigration Canada a enregistré l’arrivée de deux personnes dont le pays de citoyenneté déclaré était le Burundi. L’un venait de Belgique et l’autre d’autres pays non spécifiés. Ces deux sont probablement les premiers Burundais à immigrer vers le Canada dans l’histoire de la communauté. Peut-on être sûr: Non. Est-ce probable: oui.
Ce sera seulement en 1981 qu’un Burundais acquit la nationalité canadienne donnant ainsi naissance à la communauté Burundo-canadienne.
Mais, combien de Burundo-canadien(e)s y-a-t-il actuellement au Canada ? Où sont-ils ?
Les informations les plus récentes viennent du recensement général de 2016. Le décompte donne un total de 10,990 Burundais dont 8,325 (76% du total) sont de la première génération i.e. des burundais et burundaises nés en dehors du Canada. La seconde génération, composée de burundais nés au Canada mais dont au moins un parent est né en dehors du canada avait une population de 2,645. La troisième génération est composée de burundais et burundaises nées au Canada dont les parents sont d’origines burundaise mais sont, comme leurs enfants nés au Canada. On en comptait 25 en 2016.
Ils sont éparpillés sur tout le territoire canadien avec une forte concentration au Québec et dans l’Ontario. Ces deux provinces à elles seules abritent plus de 83% des Burundo-Canadiens et canadiennes. La région de la capitale nationale (Ottawa Gatineau) et la ville de Montréal ont la plus grande concentration de Burundo-Canadiens avec respectivement 32% et 33% du total des Burundo Canadiens.
La communauté est aussi relativement jeune. Cinquante pour cent de la communauté a moins de 24 ans et trente-trois pour cent a moins de 15 ans. Quarante-six pour cent de cette communauté est dans la tranche d’âge des 25 à 54 ans. Dix pour cent des Burundo-Canadiens sont âgés de quarante-cinq ans ou plus.
Vous cherchez à établir une nouvelle organisation pour servir les Burundo-Canadiens. Vous voulez dire qu’après plus de 40 ans de présence au Canada il n’y a pas d’organisation viable qui servent cette communauté ?
Il y a en fait plusieurs organisations : (1) des petites entreprises culturelles (groupe de danse culturelle et tambourinaire par exemple) à but lucratif, (2) des organisations à objectif très limité et ciblé (organisations des femmes seules, un club de football et autres). Il y a aussi organisations pancanadiennes. Mais elles sont organisées au long des lignes ethniques avec des activités focalisées au moins en partie sur la politique burundaise i.e. qui défendent ou opposent le pouvoir en place. Il n’est pas exagéré de dire qu’après plus quarante ans, les Burundo-canadien(ne)s n’ont pas d’institutions solides inclusives de toutes ethnies dans leur pays d’adoption. C’est cet état de fait que Shika cherche à changer.
Anticipez-vous que les organisations existantes et les individus qui ne sont pas impliqués dans votre organisation vous accusent de vouloir poursuivre des fins politiques au Burundi en vous cachant derrière cette nouvelle organisation?
Cela est bien possible. Et notre défi est de nous démarquer par les actions, les principes qui nous guident et les initiatives que le Centre Shika va entreprendre. Nous sommes aussi déterminés à nous concentrer sur notre mission. En définitive, nous savons que nous serons jugés à nos actes et notre adhésion aux objectifs que nous nous sommes définis. Il y aura toujours de détracteurs.
Qu’amène cette nouvelle organisation et pourquoi pensez-vous qu’elle réussira mieux que les organisations existantes?
La réussite est fonction de la diligence avec laquelle l’organisation a été mise en place, la qualité de sa direction, de ses institutions, de ses programmes et la mesures dans laquelle elle satisfera les besoins des intervenants. Tout aussi important est l’impératif d’incorporer les leçons apprises des différentes tentatives de construire une institution communautaire.
Le pilier de l’organisation sera l’éventail des services offerts par l’organisation à la communauté à travers des programmes incluant entre autres : (1) un programme participation civique, (2) un programme d’appui au développement professionnel, (3) un programme socio-culturel, (4) un programme d’immigration et d’intégration, (5) un programme jeunesse et (6) un programme de reconnaissance communautaire qui honore les contributions des Burundo-canadien(e)s.
Le cœur de l’organisation sera ces hommes et femmes qui vont se sacrifier pour donner corps aux multiples projets qui seront entrepris sous ces programmes.
Y-a-t-il des principes que vous considérez particulièrement important pour cette organisation?
Shika sera guidée par certains principes que nous considérons fondamentaux. Le premier est celui de l’inclusion. Comme Burundo-canadien(ne)s, il y a lieu de reconnaitre que trop souvent nous sommes enfermés dans nos ghettos ethniques, les hutus avec les hutus, les tutsis avec les tutsis. Il y a un danger réel que nos enfants et grands enfants héritent de cette situation de méfiance inter-ethnique. Pour cette raison, nous avons fait de l’inclusion ethnique un principe fondateur de l’organisation. Nous jugeons les membres par l’intégrité de leur caractère et non par leur appartenance ethnique.
Le deuxième principe qui nous guide est que nous visons la viabilité à long terme. Cela signifie patience, cela signifie planifier, cela signifie un personnel de l’organisation qui embrasse pleinement que ce que nous allons faire est plus pour la prospérité que pour nous à court terme.
Le troisième principe est que l’organisation est focalisée sur la prospérité des Burundo- canadien(ne)s au Canada. Les questions concernant le Burundi ne feront en aucun cas partie du mandat de l’organisation à l’exception d’encourager le Canada à accepter plus d’immigrants d’origine burundaise et d’appuyer leur intégration au Canada. Notre scène est le Canada et non le Burundi.
À vous entendre, c’est comme si vous voulez que les Burundo-canadien(ne)s et oublient, renoncent ou renient leurs origines et racines au Burundi…
Quand on y réfléchit de près, c’est en fait tout le contraire. Les burundais, quel que soit la façon dont ils ont quitté le Burundi ont tendance à être profondément attaché à leur pays d’origine et à transmettre cet attachement à leur progéniture. Il suffit de voir le nombre et la diversité des projets entrepris par les membres de la diaspora Burundaise dans le monde. Il suffit aussi de réfléchir aux transferts de fonds par les Burundais aux membres de leur famille restés dans le pays. Il est aussi vrai que l’expérience des différentes diasporas dans le monde montre que celles qui sont les plus prospères et les mieux intégrés ont plus de possibilités d’être utiles à leur pays d’origines ou à celui de leurs ancêtres. En focalisant les efforts de l’organisation sur la prospérité et l’intégration des Burundais et Burundaises au Canada, l’organisation renforce aussi leur capacité de contribuer à l’avenir du Burundi dans le long terme. De plus, il y a dans les programmes de l’organisation au moins un qui a comme objectif d’enraciner la jeunesse Burundo-canadiennes dans les meilleurs éléments et valeurs pérennes du Burundi.
En ce qui concerne le principe d’inclusion que vous venez d’expliquer, est-ce dire que l’organisation ne va pas de l’avant avec une initiative que si les hutus et les tutsis y sont tous présent ?
Non. Il n’y aura pas de veto ethnique quant à l’existence ou les opérations de l’organisation. Ce principe signifie que nous allons faire le nécessaire pour recruter les membres et les volontaires chez les deux ethnies. Le principe nous engage aussi à préparer l’organisation pour nous assurer que c’est un milieu qui dans le comportement de son staff est acquis à ce principe. Nous anticipons que cela sera un apprentissage pour tout le monde étant donné l’histoire de peine et de sang que partagent les deux ethnies.
Comment vous gouvernez-vous ? Et en particulier que faut-il pour devenir membre de cette organisation ?
Shika a un conseil d’administration et un comité exécutif. Shika a un directeur pour chaque programme et les sous-programmes on des administrateurs. La particularité du Centre Shika est que tu ne peux appartenir à Shika qui si tu es impliqué dans au moins un de ses programmes. Si un programme vous intéresse, il faut contacter le directeur du programme avec qui vous pouvez discuter de la meilleure façon de contribuer aux objectifs du programme.
Concrètement, si vous aviez à résumer la mission de l’organisation, que diriez-vous ?
En peu de mots, notre vision est de voir les Burundo-canadien(ne)s continuer à bien s’intégrer, à développer leur potentiel et à prospérer. L’organisation appuie cette vision en développant et en offrant des programmes fondés sur les besoins des Burundo-Canadien(ne)s pour doter ceux-ci des moyens, outils, valeurs, attitudes et habiletés essentiels à leur intégration et épanouissement.
Est-ce que l’organisation a déjà initié ses activités?
Shika s’est déjà doté des institutions de gouvernance comme un comité exécutif, un conseil d’administration et il est enregistré comme organisation non-gouvernementale avec le gouvernement canadien. Shika a aussi des programmes détaillés à exécuter et le recrutement des responsables de ces programmes et activités y relatives progresse. Oui donc, Shika est en marche. Mon souhait est vous nous rejoigniez dans cette entreprise noble qu’est le service aux autres.
La communauté est l’affaire de tout le monde
Servir partout au Canada
Le Centre Shika est basé à Ottawa, la capitale nationale du Canada. Le Service vers les autres régions se fait par voie digitale . Tous les membres des communautés racisées incluant tous les Burundo-Canadien(ne)s de partout au Canada peuvent participent aux activités du Centre par visio-conférences.
Place pour tout le monde
Le Centre Shika est ouvert à tout le monde. Chaque membre du Centre doit opérer au sein d’un programme de son choix. Le membre peut appartenir à plus d’un programme. Un comportement professionnel est exigé en tout temps; le respect envers les collègues, les partenaires et les clients est une exigence.
Pour un impact plus large
Une volonté farouche de surmonter les défis
Depuis sa fondation en 2018, le Centre Shika a fait beacoup de progrès. Le Centre a célébré les graduants Burundo- Canadien(ne)s, a organisé des conversations intergénérationlles et spectacles culturels sur la culture Burundaise. Le Centre a aussi offert des formations en matière d’emplois notamment la préparations des demandes d’emplois et les interviews.
Des séminaires de formation pour les ainé(e)s ont été organisés pour aider les ainé(e)s à s’occuper de leur santé physique et mentales. Les ainé(e)s ont aussi bénéficié de formations dans l’emploi des technologies de l’information afin de faciliter leur accès aux services et aux connaissances et maintenir ou aggrandir leurs réseaux sociaux
Inclure et écouter avant tout
Journée Internationale des ainé.es